La Suisse réfléchit à limiter les retraits en cas de Bank Run
La Suisse serait sur le point de pondre une loi visant à protéger ses banques systémiques contre les Bank Run.
Par Kevyn
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Bank Run
Reuters rapporte que les autorités suisses et les banques discutent de nouvelles mesures pour empêcher les retraits bancaires. Ces tractations interviennent alors que le géant UBS a été forcé de fusionner avec le Credit Suisse plus tôt cette année.
Ces discussions font partie d’une révision plus large des règles bancaires suisses pour gérer les banques « too big to fail ». La Banque centrale suisse et le ministère suisse des Finances ont récemment entamé des discussions avec UBS et probablement aussi Raiffeisen Group ainsi que Zürcher Kantonalbank.
La mesure envisagée qui soulève des sourcils est d’étaler les retraits dans le temps en cas de Bank Run, avance l’une des sources de Reuters
Dit autrement, des frais (probablement équivalents aux pertes de la banque en difficulté…) seront imposés à ceux qui voudront retirer leur argent sans délai. C’est en tout quelque chose qui est envisagé.
Autre proposition : récompenser les clients qui immobilisent leur épargne plus longtemps en leur offrant des taux d’intérêt plus élevés. Avec, comme dans le cas des assurances vies, des pénalités en cas de retrait non anticipé.
Autant de plans qui ne sont pas vraiment de bon augure pour l’épargne.
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Bitcoin pour se prémunir des faillites bancaires
Les clients du Crédit Suisse ont retiré l’équivalent de 72 milliards de dollars pour le seul premier trimestre 2023. Et cela après 111 milliards retirés le trimestre précédent.
Pour plus de contexte, rappelons que le Credit Suisse fait l’objet d’enquêtes et que la banque a été condamnée à plusieurs reprises ces dernières années. Certains de ses employés ont même été emprisonnés pour divers scandales de blanchiment d’argent, de corruption, d’évasion fiscale et même d’espionnage industriel.
Business as usual pourrait-on dire. Les retraits se sont en réalité déclenchés à la fin 2021 suite aux lourdes pertes liées à l’effondrement des fonds d’investissement Archegos et Greensill Capital.
« Le cas du Credit Suisse a clairement montré que les retraits peuvent désormais être beaucoup plus rapides et importantes que ne le prévoient les réglementations existantes », a déclaré Thomas Jordan, président de la Banque centrale suisse la semaine passée.
Le fait que les autorités envisagent de limiter les retraits bancaires est inquiétant. La crainte de crises bancaires est palpable en haut lieu.
Et quoi de plus normal face à la hausse des taux, les vives tensions géopolitiques et la crise énergétique de plus en plus saillante
Qui achètera l’UBS en cas de Bank Run ? La banque centrale ? Selon les dernières règles européennes, il est à présent interdit de sauver des banques sans que ces dernières épongent une partie de leurs pertes avec l’argent de leurs clients auparavant.
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