Dette publique française : le FMI évoque la menace d’une tutelle sur le pays
Par gnongnon
Le Fonds monétaire international (FMI) a rappelé Paris à l’ordre : si la trajectoire de la dette publique en France n’est pas infléchie, une tutelle financière « pourrait se poser », selon Pierre‑Olivier Gourinchas, mais pas de manière imminente, « ni demain, ni après‑demain ».
Dette et déficit : quand le FMI hausse le ton
La France, endettée à plus de 113 % de son produit intérieur brut, suscite l’inquiétude du Fonds Monétaire International. Ce mardi 17 juin 2025, Pierre‑Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, a prévenu sur BFM Business : « La question pourrait se poser […] si rien n’était fait, […] s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette ».
Une mise sous tutelle, semblable à celle subie par la Grèce dans les années 2010, n’est cependant pas imminente : « Ni demain, ni après‑demain ». Au vu du calendrier budgétaire — notamment les 40 milliards d’euros d’économies annoncés pour 2026 — le FMI reste « tout à fait confiant » dans la capacité du gouvernement à redresser le cap.
L’injonction est claire : sans mesures concrètes de réduction du déficit, la France pourrait perdre une partie de sa souveraineté financière. Il faut dire que ce rappel à l’ordre s’appuie sur des chiffres alarmants : la Cour des comptes chiffre la dette à près de 3 300 milliards d’euros début 2025, avec un déficit public de 175 milliards d’euros, soit 6 % du PIB, et une charge d’intérêts déjà supérieure à 59 milliards d’euros.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, admet elle-même l’urgence. Dans le Journal du Dimanche le 7 juin, elle avertissait : « Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront ».
Si le gouvernement promet 40 milliards d’euros d’économies l’an prochain, les marchés restent sceptiques, et les agences de notation menacent déjà de nouvelles dégradations.
Le risque d’une tutelle : un remède à manier avec prudence
En amont de cette prise de position, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, avait déjà alerté dans le JDD : « Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront ».
Ses propos font écho aux craintes exprimées à plusieurs reprises par des responsables politiques, comme Bruno Le Maire, lorsqu’ils évoquaient le spectre d’une « tutelle » en cas de basculement des finances publiques.
La mise sous tutelle, vécue comme une contrainte draconienne, impose au pays des conditions strictes — austérité budgétaire, gel des retraites, hausses de TVA — remontant à l’intervention conjointe du FMI, la BCE et la Commission européenne en Grèce
rmc.bfmtv.com. Un scénario loin d’être un futur immédiat, mais qui reviendra dans le débat si aucune action budgétaire sérieuse n’est entreprise par la France.
Une souveraineté budgétaire fragilisée nourrit la recherche d’actifs alternatifs. En effet, si la confiance dans la capacité de l’État à défendre l’euro vacille, le Bitcoin pourrait s’imposer comme une « police d’assurance » numérique, alors que son prix tourne autour des 105 000 dollars.
Source : BFM Business
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