Par gnongnon

Le Congrès américain a récemment validé le « Big, Beautiful Bill », le projet de loi budgétaire de Donald Trump, salué comme un retour en force de la politique économique républicaine. Pourtant, pour Peter Schiff, ce texte marque un tournant dramatique. L’économiste y voit un mécanisme destructeur qui prépare la chute inévitable du dollar et un choc monétaire sans précédent.

Le dollar entre Illusion fiscale et krach monétaire

Présenté comme un texte de réduction d’impôts, le « Big, Beautiful Bill » repose en réalité sur une explosion de la dépense publique. Au moment où la chute du dollar et des obligations inquiètent les marchés, Peter Schiff démonte ce discours officiel en soulignant un effet pervers : financer par la dette des dépenses croissantes revient à taxer les citoyens par l’inflation. D’autant plus que l’argent injecté dans l’économie ne provient pas de recettes, mais de la création monétaire, alimentant ainsi une spirale de perte de valeur du dollar.

Schiff décrit cette dynamique comme une hausse d’impôts déguisée, dont l’impact s’étale dans le temps, mais frappe tous les détenteurs de dollars. Selon lui, la logique budgétaire de Trump s’appuie sur une fuite en avant monétaire. Ce projet de loi pourrait déclencher un effondrement économique et anéantir le dollar. De plus, le déficit que Trump estime voué à s’aggraver sans contrainte, sera absorbé par la Réserve fédérale via l’achat de dettes publiques.

Cette dépendance à la monétisation implique donc une injection massive de liquidité sans création de valeur réelle. Résultat attendu :

• La confiance dans le dollar s’érode ;
• Les créanciers étrangers s’en désengagent ;
• Les taux d’intérêt s’envolent.

Le scénario d’une dévaluation incontrôlée et d’une récession alimentée par la fuite des capitaux.

Une Amérique « qui imprime pour dépenser », vers la trappe inflationniste du dollar

Peter Schiff insiste sur l’absence de contrepartie réelle dans le texte du Big, Beautiful Bill. Aucune réduction crédible de dépenses n’est intégrée. Les coupes prévues dans Medicaid, différées à cinq ans, sont qualifiées de promesses creuses. Pour lui, ce retard montre que les responsables politiques ne croient eux-mêmes pas à leur propre discipline budgétaire.

Il estime que les États-Unis, en choisissant d’ignorer les fondamentaux, entrent dans une trappe inflationniste :

• Plus de dette ;
• Plus d’impression monétaire ;
• Moins de confiance.

Le système ne tiendrait alors que par l’illusion de stabilité. Si cette spirale se confirme, les États pourraient se tourner vers le bitcoin comme actif refuge et amorcer une réserve stratégique réelle face à l’effondrement du dollar.

Une communication triomphaliste face à un risque systémique ignoré

Pour ses promoteurs, le « Big, Beautiful Bill » est un texte fondateur d’une nouvelle ère économique. La Maison Blanche met en avant huit mesures destinées à revitaliser les petites entreprises, entre autres :

• Simplification fiscale ;
• Soutien à la fabrication domestique ;
• Déductions accrues pour la R&D ;
• Exonérations ciblées.

Ce narratif, illustré par l’infographie ci-dessous, vante un futur prospère pour l’économie réelle.

Mais pour Peter Schiff, ces avantages masquent une mécanique monétaire délétère. Derrière les promesses de croissance, il voit l’ombre d’un déséquilibre budgétaire. Le dollar, sur lequel repose toute cette architecture monétaire risque de ne pas encaisser le choc. Souvent marginalisé, Schiff ne cesse d’avertir : l’État dilue la monnaie. Le jour où les marchés l’écouteront, il sera peut-être trop tard.

Le « Big, Beautiful Bill » se présente donc comme une réforme pro-croissance. Mais, pour Peter Schiff, il est le révélateur d’un aveuglement collectif face aux limites du système monétaire américain. Le dollar, pilier de l’économie mondiale, repose sur la foi dans la discipline de son émetteur. Et cette foi, selon Schiff, vacille déjà. Un constat que partage Robert Kiyosaki, qui déclare que le bitcoin est l’avenir, le dollar est une arnaque.

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